Et pour le pire
Je remercie les Editions Taurnada pour l'envoi de cette nouvelle lecture.
Noël Boudou
Vingt ans. Vingt ans à attendre… à attendre que les assassins de sa femme sortent de prison.
Depuis vingt ans, Vincent Dolt n'a qu'une seule idée en tête : venger sa douce Bénédicte…
Depuis vingt ans, seule la haine le maintient en vie.
Mais une vengeance n'est jamais simple, surtout à 86 ans.
Il a vécu le meilleur, il se prépare au pire…
Ma chronique :
Une quatrième de couverture qui m’avait fortement interpellée, l’histoire d’une vengeance, vingt ans après le meurtre sauvage de sa femme, Vincent Dolt quatre vingt six ans au compteur est fin prêt à recevoir comme il se doit les assassins de sa femme à leur sortie de prison. Vincent se décrit lui-même comme un vieux con, il faut dire que ressasser pendant vingt ans le calvaire de sa douce Bénédicte et tous les scénarios imaginés de comment il s’y prendra pour les faire souffrir à leur tour, ça laisse des traces. Alors oui Vincent est bougon, et pas à prendre avec des pincettes, surtout pas avec le curé du village mais bon, il a des excuses et surtout il a de belles réparties et l’humour qui sauve a peu près de tout. J’ai éprouvé de l’empathie pour ce personnage rapidement, parce qu’il est terriblement attachant au vu de tout ce qu’il a du enduré mais aussi le fait que ce soit un vieillard y est pour beaucoup. Il a toute sa tête et a conserver son franc parlé mais son corps, sa force, ses reflexe, tout le lâche et c’est triste. La destinée est imprévisible et un jour apparaissent de nouveaux voisins, un couple de Sénégalais avec leur deux enfants. A partir de ce moment, je n’ai plus posé mon livre et j’ai trouvé dans l’écriture de l’auteur une grande ouverture d’esprit et un scénario un brin surréaliste, ce qui ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture. Parce qu’au-delà du côté thriller et du choix de l’auteur de nous parler des violences faites aux femmes et de la vengeance, j’ai aimé ce qu’il y avait caché derrière, sur le thème de la solitude, de la vieillesse, de la décrépitude mais aussi son pendant avec les liens familiaux, l’appartenance et l’amour. Un thriller original et rien que pour cela merci. Complètement atypique, il ne faut pas passez à côté de cette pépite. Bonne lecture.
Un petit mot sur la couverture que je trouve très belle avec ce graphisme en noir et blanc et le rappel au lion sénégalais.
Citations :
A mon âge, se lever n'est pas une partie de plaisir. Ma vieille carcasse craque de partout, les douleurs se réveillent en même temps que moi. Je passe vider ma vessie, l'odeur d'urine est forte, surtout celle du matin. J'ai encore ma prostate, fatiguée, mais elle fait son taf comme elle peut. Le solide gaillard que j'étais il y a de nombreuses années a disparu au profit d'un vieux pantin désarticulé, plein d'arthrose, aussi rapide qu'une tortue sous tranquillisants. Je maudis, encore une fois, ce miroir qui me lance mon reflet à la figure comme une insulte.
Ne pas mourir idiot. Ne pas mourir innocent. Si je me suis trompé et que le dernier jour je me retrouve devant saint Pierre, je vais avoir l'air fin. Je préfère saint Patrick, au moins, chez lui, on boit des bières.