Coupdecoeurlogoshort

 

Agnès Laurent

Agnès Laurent

 

Biographie de l'auteure

Depuis huit ans, Agnès Laurent travaille au magazine L’Express, d’abord en politique, puis au service société. Elle y a pris goût à l’écriture, aux destins hors du commun qui percutent les gens ordinaires. Restait pour elle l’envie d’imaginer d’autres vies, de les déployer sur la longue distance. Férue d’actualité, elle trouve sa matière première dans les faits divers et de société. De toutes ces bribes de vie est né son premier roman Rendors-toi, tout va bien.

rendors-toi

 

 

Présentation de l'éditeur

 

 Derrière les vies ordinaires peuvent se cacher les plus terribles secrets…

Une femme dans une voiture délabrée, une autoroute, un jour de grand départ. Et soudain, l'accident. Qui est la victime ? Épouse, mère, femme ordinaire ? Qu'a-t-elle fait durant les heures qui ont précédé le choc ? Pourquoi son mari a-t-il été arrêté un peu plus tôt ?

Depuis sa cellule de garde à vue, ce dernier cherche à comprendre pourquoi sa femme a pris la fuite. Que n'a-t-il pas vu, que n’a-t-il pas voulu voir derrière les « rendors-toi, tout va bien » de celle qui vivait à ses côtés ? Et si, lui aussi, avait sa part de culpabilité ?

Simples voisins, amis, parents... au cours de cette journée, ils ont croisé ceux qui allaient devenir les personnages d'un terrible fait divers. Tour à tour, ils racontent ce qu'ils savent de ce couple sans histoire ou ce qu'ils pensent en savoir. Il y a des choses inimaginables tant elles dépassent l'entendement.

Un premier roman d’une finesse psychologique remarquable, qui dit avec justesse le glissement d’une femme jusqu’à sa disparition et qui nous interroge de manière lancinante… Que sait-on de nos proches, que sait-on de ces vies que l'on frôle ?

 

rendors

 

Ma chronique : 

 

Pour son tout premier roman, Agnès Laurent, grand reporter à l’Express a certainement du se servir du matériel que peuvent apporter certains faits-divers pour étayer son travail. Elle nous livre ici un roman  marquant dont le thème ne peut laisser personne indifférent. La grande gageure a été de le dévoiler le plus tardivement possible, si bien que le lecteur qui comme moi arrive vierge de tout avis ou commentaire, vit auprès du narrateur principal, Guillaume père de famille, la même terrible découverte. Tout commence par un accident de la route où une femme qui semble perturbée perd le contrôle de son véhicule. Dès le chapitre suivant, c’est Guillaume qui est arrêtée par la police et interrogé alors que les médias rependent la nouvelle dans toute la France, nous n’en savons pas plus que lui. La construction du roman se fait par les différents témoignages que donnent, les amis, voisins, familles … petit à petit on apprend à connaître la personnalité de Christelle la femme de Guillaume. Par petites touches sur son enfance, son adolescence, ses rêves, ses espoirs, se dresse un portrait de cette mère de deux fillettes Noémie et Sophie et de sa vie de femme au foyer. De la même façon la vie de Guillaume est décortiquée et il tente de mettre du sens dans ce drame qui vient faire basculer les fondations toute la famille. J’ai apprécié le talent de l’auteure pour ne pas sombrer dans la curiosité morbide, le jugement. Elle maîtrise son sujet de bout en bout, nous délivre les informations au bon moment et travaille la psychologie de ses personnages d’une façon totalement crédible. Un livre court qui se lit d’une traite, un véritable coup de cœur pour un sujet difficile, formidablement bien abordé et qui nous laisse une belle marge de manœuvre pour s’interroger sur ce qui fait que tout être humain peut « dérailler » sans que personne ne le sache. Bonne lecture.

 

 

Citations : 

 

quote left

Mathilde a beau tourner le problème dans tous les sens, à quatre, ils ne pourront pas y aller. Qui laisser ? Les enfants ? Mais à qui ? Sa mère est bien évidemment invitée et celle de Julien a déjà répondu qu’elle n’est pas disponible, qu’elle a un engagement avec sa chorale. Mathilde aurait aimé lui dire que, pour une fois, elle pourrait faire un effort, qu’elle chante si faux qu’elle rendrait service à tout le monde si elle gardait ses petites-filles plutôt que d’aller casser les oreilles de je ne sais qui. Évidemment, elle n’a rien dit. 


Je déteste me faire remarquer. J’ai grandi entre le rire tonitruant de ma sœur et les commentaires acerbes de ma mère sur les autres femmes. Elles se fichaient qu’on les entende et qu’on se retourne sur elles, j’aurais voulu disparaître sous terre


Guillaume s’est senti si seul enfant, les années qui le séparent de sa sœur n’ayant jamais permis une vraie fratrie. Il rêve de cette complicité qu’il devine chez ceux qui ont grandi ensemble. Il ne comprend pas qu’à être trop nombreux, on finit plus seul encore.

 

 

plon

Signaturev2