Le goûter de la sorcière
Je remercie
Babélio et son opération #massecritique ainsi que
les Editions Passepartout pour l'envoi de ce nouvel album pour enfants.
Nadia Al Omari
Nadia Al Omari est une auteure italienne, née près de Lecco dans le nord de la péninsule, elle a déjà publié une dizaine d'albums pour enfants.
Richolly Rosazza
Richolly Rosazza est un artiste-peintre péruvien qui vit en Italie depuis 2007. Ses illustrations ont été sélectionnées en 2013 pour l’Exposition des Illustrateurs du Salon international de l’édition jeunesse de Bologna (Italie).
Présentation de l'éditeur :
Pour aider sa maman, une petite fille doit se rendre chez la Tante Tikita, une vieille dame qui habite en haut du village. Et même si elle y va souvent, c’est plus fort qu’elle : elle en a peur. À chacune de ses visites, elle essaie de se donner du courage et pense aux paroles rassurantes de sa maman pour pouvoir entrer et accepter le goûter que lui prépare la vieille dame. Mais tout dans la maisonnette l’inquiète : les fioles colorées dans la vitrine, les racines séchées épinglées sur des fils, les outils aux formes bizarres accrochés sur les murs, et plus que tout, les tresses de cheveux qui dépassent du gros sac de toile qui trône au milieu du salon ? De beaux et longs cheveux… tout comme les siens ! Tout ce qui est différent et inconnu peut faire peur à tout âge.
Tout ce qui est différent et inconnu peut faire peur à tout âge. Quand on est adulte, la raison nous aide à dissiper cette peur, quand on est enfant, souvent aucune explication rationnelle n’arrive à faire taire ces peurs viscérales qu’amplifient l’imagination et les rumeurs.
Ma chronique :
Quand votre maman vous demande d’aller au bout du village chez la Tante Tikita chercher des œufs, vous ne pouvez pas refuser. Mais la rumeur dit que la Tante Tikita est une sorcière alors lorsque l’on est encore une petite fille, cela représente un grand défi d’affronter ses peurs.
Un album qui explore les peurs enfantines, les fantasmes et les idées que l’on peut avoir en dehors de tout bon sens. Une vieille femme, guérisseuse, qui vit seule et à l’écart du village, aux yeux de l’enfant peut représenter du danger, pourtant à chaque visite celle-ci lui offre gentiment un bon goûter mais ne lorgne-t-elle pas un peu trop longtemps les beaux cheveux de l’enfant.
On est avant tout charmé par les illustrations sublimes qui accompagnent un texte de qualité. Beaucoup de douceur, dans les tons orangers et les nuances de l’automne. Un petit village d’Italie comme ses auteurs. Des planches qui montrent la peur palpable grâce à des ombres menaçantes. En ouvrant le livre et en entrant chez la Tante Tikita, on entre nous aussi dans une maison pleine de mystère avec une décoration digne d’une herboristerie. Tous les petits détails sur les herbes et les fleurs séchées nous donnent à sentir cette ambiance particulière. Des petites fioles, des potions et un métier à tisser incroyable. Un très bel album qui donne à réfléchir : il ne faut pas toujours croire ce que l’on entend, l’important est de se faire son propre avis. Bonne lecture.