Sans même un adieu
Robert Goddard
Journaliste puis enseignant, Robert Goddard a dirigé un établissement scolaire dans le Devon pendant plusieurs années avant de se consacrer entièrement à l'écriture. Il vit aujourd'hui à Truro, dans les Cornouailles.
1923. Geoffrey apprend par un article de presse que Consuela Caswell est accusée de meurtre et risque la peine capitale. Bouleversé par cette nouvelle qui réveille bien des fantômes et ravive son sentiment de culpabilité, il décide de retourner à Clouds Frome. Il ne sait pas encore que ce qu’il va y découvrir bouleversera son existence.
Mon avis sur ce roman est mitigé, il y a du bon c’est certain, cependant je ne suis pas certaine qu’il suffise à rattraper le moins bon. L’histoire en elle-même est très prenante et touchante. Cette jeune femme qui risque la pendaison a été le premier amour de Geoffrey et même si les années ont passé, on comprend vite que son attachement est toujours présent. Il va véritablement mettre tout en œuvre pour tenter de la sauver. Il y aura des secrets de famille, de terribles non-dits, de la culpabilité, des trahisons, des complots, de l’amour, des drames, du suspense et des rebondissements. On retrouve tous ces thèmes qui sont traités presque avec maniaquerie. Des ingrédients qui nous assurent en général de passer un bon moment de lecture alors pourquoi ça n’a pas fonctionné avec moi ? Certainement parce que c’est trop long, le récit aurait gagné à quelques coupes franches, sur 800 pages il y en a clairement 200 de trop. Il faut attendre le premier quart du livre pour qu’il commence à se passer quelque chose, l’histoire peine à se mettre en place. La construction du livre est tellement dense que j’avais l’impression d’être dans un rouleau compresseur qui allait écraser tout sur son chemin mais prenait grandement son temps pour le faire. Les indices nous sont donnés comme au ralenti, c’est long comme un jour sans pain et on finit par s’ennuyer ferme malgré de très bons éléments de départ. Le pire étant le moment du procès où j’avais la sensation de ne pas avancer. Je ne vous parle pas des redites, généralement avec une fois j’ai compris mais ici c’est dit et redit. Pourtant l’étude des personnages est fouillée et l’analyse de leur ressenti et de leur sentiment frise la perfection. L’histoire est longue certes mais elle est bien menée et surtout très bien écrite et puis il y a le charme que peuvent avoir les romans historiques avec leur langage désuet et précieux, il faut reconnaître que la traduction nous apporte ce rendu. Voici donc mon avis en demi-teinte, je ne regrette pas d’avoir découvert l’écriture de R. Goddard, je pense juste que ce livre n’est pas son meilleur et je tenterai bien d'autres titres.