Les nuits indomptables
Je remercie Babélio et sa Masse Critique ainsi que les Éditions Plon pour ce livre
Hicham Nazzal
Après seize ans de carrière en tant qu'acteur de cinéma et de télévision, personnalité reconnue dans son pays d'origine, le Maroc, ainsi qu'en France où il réside à Paris, Hicham Nazzal, 39 ans, signe avec Les nuits indomptables un premier roman choc où se mêlent thriller et poésie, sens du dialogue et art de l'intrigue.
Dans un train, Karim, 25 ans, d'une beauté sans égal, éclate en sanglots.
Dans un autre train, le même Karim regarde le paysage défiler, l'air plus léger.
Entre ces deux trains, un séjour dans un Paris pluvieux et sombre pendant lequel il commet une série de crimes.
Aucune préméditation.
Pourtant, toutes les victimes présentent un point commun.
Ce n'est pas l'histoire d'un serial killer, c'est l'histoire d'une série de passages à l'acte. L'histoire d'une recherche inconsciente qui s'affine.
Chacun de nous a été, est, ou sera, ce tueur en puissance.
Chacun de nous, à un moment, est confronté au voyage.
Ma chronique :
Avant d’ouvrir ce livre, j’avais choisi mon marque page et finalement quatre heures plus tard, je m’aperçois que je n’en ais pas eu besoin. Je viens de lire ce magnifique roman d’une traite sans avoir pu à un seul moment le poser. Il a su me captiver et j’écris mon avis à chaud. J’ai vraiment aimé le personnage de Karim, il comporte de multiples facettes que l’auteur a su nous rendre attendrissantes et effroyables à la fois. Avec Karim, le lecteur fait le grand écart émotionnellement. Il y a aussi de nombreux personnages secondaires et celui-de Jean est très touchant, cet homme qui vit sa solitude à côté de son amour perdu est d’une force incroyable. J’ai aimé lire les deux citations choisies en début de livre et qui parlent de nuit, d’obscurité ayant comme pendant la recherche de la lumière. Ce livre va aborder de nombreux thèmes pas toujours réjouissants comme l’immigration, la cité, la place de la femme, l’importance du père, la prostitution, l’homosexualité, le sida, le deuil, la perte. Au delà de cela il s’agit surtout de ce jeune homme, qui ne comprend pas tout ce qu’il lui arrive. J’ai beaucoup aimé la façon dont le livre se construit au fil des rencontres et du hasard. Karim est comme une boule de billard qui vient percuter la destiné des autres personnages et ne les laissera pas intacts. Lui-même ne semble ressentir aucune empathie et pourtant ces crises de violence et de larmes le laisseront semble-t-il, un peu plus apaisé. Ce n’est pas un thriller comme les autres, il n’y a pas d’enquêtes de police, d’investigation ou autre recherche, Karim n’est pas un tueur en série nous dit la quatrième de couverture. Il s’agirait de passages à l’acte mais on sent bien que ce ne sont pas là des actes gratuits, même si ils semblent guidés par le hasard, il y a quelque chose derrière tout cela, une raison profonde, qu’il nous faudra découvrir et qui nous laissera K.O. Très heureuse que le hasard est placé ce roman entre mes mains, pour son premier roman Hicham Nazzal peut-être fier du travail accomplit car pour moi, c’est une réussite et un coup de cœur.