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L'atelier de Litote
20 juin 2018

Dans les angles morts

Je remercie les éditions du Quai Voltaire  pour l'envoi de cette nouvelle lecture.

Elizabeth Brundage

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Elizabeth Brundage vit dans les environs d'Albany, au nord de l'Etat de New York. Elle a étudié le cinéma à l'université de New York. "Dans les angles morts" est son quatrième roman, mais le premier traduit en français (par Cécile Arnaud). 

 

 

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Présentation de l'éditeur
En rentrant chez lui un vendredi après-midi de tempête de neige, après une journée à l'université privée de Chosen où il enseigne l'histoire de l'art, George Clare trouve sa femme assassinée, et leur fille de trois ans seule dans sa chambre - depuis combien de temps ? Huit mois plus tôt, il avait fait emménager sa famille dans cette petite ville étriquée et appauvrie (mais récemment repérée par de riches New-yorkais à la recherche d'un havre bucolique) où ils avaient pu acheter pour une bouchée de pain la ferme des Hale, une ancienne exploitation laitière. George est le premier suspect, la question de sa culpabilité résonnant dans une histoire pleine de secrets personnels et professionnels. Mais Dans les angles morts est aussi l'histoire des trois frères Hale, qui se retrouvent mêlés à ce mystère, en premier lieu parce que les Clare occupent la maison de leur enfance, celle qu'ils ont dû quitter après le suicide de leurs parents. Le voile impitoyable de la mort est omniprésent ; un crime en cache d'autres, et vingt années s'écoulent avant qu'une justice implacable soit rendue. Portrait riche et complexe d'un psychopathe, d'un mariage aussi, ce roman étudie dans le détail les diverses cicatrices qui entachent des familles très différentes, et jusqu'à une communauté tout entière.
Ma chronique : 

Un superbe livre, une histoire qui en raconte plusieurs, un livre touchant et bien écrit. George et Catherine Clare ainsi que la petite fille Franny s’installent dans une ancienne ferme proche de New-York. La ferme a appartenu à toute une génération d’agriculteurs, les Hale. Malheureusement  on apprend que les derniers occupants ont vécu un drame, la faillite de l’entreprise familiale a poussé les parents au suicide laissant leurs trois jeunes fils seuls. Les trois frères vont se proposer pour repeindre la veille bâtisse et Cole, le plus jeune  deviendra le baby-sitter attitré de Franny.

A partir de ce moment le récit va alterner entre les deux familles, faisant des allers-retours dans le passé pour mieux cerner les personnages. Ce jeu du passé -présent  s’étale sur une période de un an seulement ente 78 et 79. Autant vous dire que celui de George est antipathique dès le début. Catherine est quand à elle une superbe jeune femme à qui on ne peut que reprocher sa naïveté. Quand au trois garçons, ils vont avoir des parcours différents et sont très touchants dans leur volonté de s’en sortir. Après un départ dramatique on assiste à la lente combustion des âmes dans une mise en tension progressive. Sans être un thriller haletant, j’ai adoré voir de quelle façon se délite le mariage de George et Catherine. Toute l’introspection, la rêverie des frères, les pensées et les actions à priori banales sont du pur bonheur. La maison a un rôle à part entière, elle contient tant et tant de souvenirs, d’histoires dans chaque mur, qu’il devient difficile de s’y sentir bien. J’ai aussi aimé sentir un léger souffle de surnaturel très bien posé car il reste quasi anecdotique. La ville est aussi une part importante à la compréhension avec ces difficultés économiques et sa communauté rural des années 70. Ce livre est magnifiquement bien écrit  l’alternance de la temporalité  ainsi que la complexité des personnages est magistrale, je reste plus réservée sur la fin que l’auteure a choisi mais cela n’enlève aux rien aux multiples qualités de ce livre. Bonne lecture.

 

 

Citation : 

  Il s’arrêta sur une aire de stationnement et dégringola sur le sable qui manqua l’engloutir. Il se releva et courut sur la plage froide comme un homme dans le désert qui vient enfin de trouver de l’eau, vaguement conscient que ses parents l’appelaient. Il avait presque l’impression que c’était la toute fin du monde, et qu’il ne restait plus rien, ni de jour ni de nuit, ni de chaud ni de froid, ni de rire ni de joie. Et qu’il y était à sa place. Dans ce néant.


 

 Alors qu’elle passait ses cheveux derrière ses oreilles, Mary vit qu’elle était belle – une beauté largement ignorée par son mari, présumait-elle, qui en cet instant semblait surtout se préoccuper de lui-même. Il avait l’apparence lisse et enjouée d’un acteur de feuilleton télévisé, qui finissait pourtant par révéler une sombre histoire si on regardait assez d’épisodes. 


 

C’était elle la responsable – le problème venait d’elle, de ses faiblesses, de ses mauvais choix. On ne peut pas assumer les erreurs des autres, même si on le veut, et quand bien même on penserait le devoir.

 


 

 

quai voltaire

 

 

la litote

 

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Commentaires
H
J'ai vu ton post sur Le Picabo. La couverture m'a plu de suite. Maintenant que je lis le résumé et ta chronique, j'ai très envie de le lire à mon tour!<br /> <br /> Merci beaucoup pour cette belle découverte!<br /> <br /> Belle journée<br /> <br /> Maryline
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M
whaou quelle chronique félicitations belle ecriture qui donne envie
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