Une fille facile
Je remercie les Editions Stephane Marsan pour cette nouvelle lecture.
Louise O'Neill
« Quand tu prononces un mot comme celui-ci, tu ne peux plus faire marche arrière. Fais comme s’il ne s’était rien passé. C’est plus simple comme ça. Plus simple pour toi. »
Emma a dix-huit ans, c’est la plus jolie fille du lycée. En plus d’être belle, elle est pleine d’espoir en l’avenir. Cette nuit-là, il y a une fête, et tous les regards sont braqués sur elle.
Le lendemain matin, ses parents la retrouvent inanimée devant la maison. Elle ne se souvient de rien. Tous les autres sont au courant. Les photographies prises au cours de la soirée circulent sur les réseaux sociaux, dévoilant en détail ce qu’Emma a subi. Les réactions haineuses ne se font pas attendre ; les gens refusent parfois de voir ce qu’ils ont sous les yeux. La vie d'Emma est brisée ? Certains diront qu'elle l'a bien cherché.
Ma chronique :
Avec "Une fille facile" de Louise O’neill Nous allons suivre l’histoire d’Emma O’Donovan, une jeune étudiante de dix-huit ans qui après une fête bien arrosée est retrouvée par ses parents inanimée sur le pas de sa porte et ne semble se souvenir de rien. Ce n’est qu’en découvrant les photos de cette nuit partagées sur Facebook qu’elle comprend. L’auteure, nous donne à lire un roman dérangeant sur un fait de société à la fois banal et aux répercutions terribles. Le personnage d’Emma est brossé de telle façon que je ne suis pas certaine de l’apprécier, elle est égocentrique, vaniteuse, méchante, intéressée et voleuse. Il y a de nombreux thèmes abordés comme : Peut-on être une victime lorsque l’on porte une tenue provocante ? Lorsqu’on est ivre ? Lorsqu’on est majeur ? Lorsqu’on a fait des avances en premier ? Ses amies et même des inconnus vont avoir des réactions horribles et Facebook va relayer tout cela avec les photos de la soirée et alimenter tant de haine et de jugement à l’emporte pièce. Louise O’Neill pose des questions vraiment difficiles même si elles ne devraient pas poser de véritables problèmes pour y répondre, on se rend vite compte que dans notre société il y a des personnes qui se demandent encore jusqu’à quel point une « victime » peut être consentante. Un roman écrit brillamment sur un sujet qui n’est malheureusement pas prêt de se tarir. C’est tout à fait le genre de livre qui devrait être proposé dans les programmes scolaires, lu aussi bien par les parents que par les adolescents. Je ne dirais pas de ce livre que je l’ai aimé car le sujet traité est trop dévastateur, il m’a fait me sentir si mal, si révoltée,en colère et triste aussi. L’auteur a su parfaitement nous mettre dans l’ambiance de la jeunesse irlandaise, je pense que c’est un livre qui trouvera son public parmi le Young Adult. J’ai trouvé le choix de la fin troublant et quasi décevant mais à y réfléchir je ne vois finalement pas comment faire autrement. Bonne lecture.
Citations :
On nous a toujours répété que celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas. L'alcool au volant, c'est dangereux. L'alcool au volant tue des gens, gâche des vies.
Il y a d'autres manières de gâcher des vies. On ne nous a jamais mis en garde contres celles-là.
"Il est capital que nous en parlions, dit-il à ses auditeurs. Nous devons avoir un débat national sur le sujet." Je préférerais qu'une autre fille ait déclenché le débat national.
On téléphone pour dire que je l'ai bien mérité. On dit que je l'ai bien cherche. Dans un premier temps, ca m'a fait mal d'entendre ce qu'on disait de moi. J'ai beaucoup pleuré au début. Je ne devrais probablement pas écouter. Mais personne ne me racontera rien. J'ai l'impression en permanence de finir un puzzle avec quelques pièces manquantes.