Prends ma main
Je remercie les Editions JC Lattès / le Masque pour cette nouvelle lecture.
Megan Abbott
Rapidement, la compétition devient un jeu dangereux qui menace de les détruire…
Un roman psychologique hypnotisant sur la capacité d’un secret à souder une amitié pour toujours. Ou la détruire à jamais.
Avant de rencontrer Diane Fleming, une brillante lycéenne, Kit Owens n’avait jamais envisagé son avenir. Alors que les deux jeunes filles se lient d’amitié, une compétition pousse les deux amies à se surpasser jusqu’à devenir des rivales. Le jour où Diane confie son secret le plus sombre à Kit cela signe la fin de leur amitié. Dix ans plus tard, alors que Kit est en passe d’obtenir le poste rêvé, Diane réapparaît dans la course et réactive ce lien. Elles sont toutes deux de talentueuses scientifiques travaillant dans un laboratoire de recherche sur la biogénétique renommé pour autant aucunes des deux n’a oublié ce qu’elle sait de l’autre.
Les personnages sont souvent sur la corde raide et on ne sait jamais quand et si ils finiront par sombrer dans les ténèbres. Dans ce thriller psychologique, l’auteure choisi de monter en épingle un grand secret, alors on s’enthousiasme peut-être un peu trop à ce sujet car une fois que l’on saura de quoi il s’agit cela risque de perdre comme souvent de son intérêt. J’ai trouvé original le lieu où se passe l’action, cette ambiance de laboratoire scientifique avec des personnages attachants qui malgré l’utilisation d’animaux de laboratoire font de leur mieux pour respecter le protocole d’euthanasie. Il y a quelques références à Lady Macbeth qui sont bien trouvée et auxquelles j’ai adhéré. On va ainsi naviguer entre deux temporalités, les révélations du passé apportant toujours un éclairage à ce qu’il se passe dans le présent. Kit et Diane ont une relation très spéciale qui se nourrit l’une de l’autre d’une manière que jusqu’ici, je n’avais encore jamais lu et c’est tout le moteur de cette intrigue. Les points faibles à mon goût sont un rythme lent, un tracé cardiaque qui reste plat et peut-être trop d’infos sur la vie dans un labo de recherche qui ne m’ont pas passionné même si c’était sans doute pertinent. Megan Abbott reste une auteure qui sait admirablement parler des relations féminines et des femmes en ce sens je n’ai pas été déçue et cela reste une bonne piqûre de rappel sur l’opportunité de partager ou non ses secrets.
Quand votre mère disparaît, ce que personne ne vous dit c’est que la petite aiguille de boussole en vous continue à tourner, encore et encore, sans jamais trouver le nord.
J’ai dû attendre d’avoir dix-sept ans pour imaginer mon cerveau comme une chose dotée de toutes sortes de canaux, de crevasses et de précipices cachés qui conduisaient à des salles étincelantes renfermant de plus grandes possibilités encore. J’ai dû attendre Diane Fleming, en quelque sorte.