La Saignée
Je remercie les Editions Fayard pour l'envoi de cette nouvelle lecture.
Cédric Sire
Avec La Saignée, il confirme son style addictif, violent et redoutablement efficace, plébiscité par les lecteurs.
Présentation de l'éditeur :
Sur le Dark Web, il existe des espaces interdits au commun des mortels où les voyeurs de la pire espèce assouvissent leurs pulsions.
Estel Rochand a été écartée de la police à la suite d’une terrible bavure qui a causé la mort d’une innocente. Sa vie est en miettes, son couple à la dérive. Désormais garde du corps de seconde zone, cette ancienne championne de boxe se fraie un chemin dans l’existence comme elle l’a toujours fait : à coups de poing. Prise dans un engrenage infernal, Estel a de plus en plus de mal à contrôler ses accès de violence.
Quentin Falconnier, policier spécialisé en cybercriminalité, enquête sur un site du Dark Web, qui propose des vidéos de torture et de mise à mort en direct. Qui peut bien se cacher derrière cette « red room » appelée La Saignée, diffusant des meurtres à la perversité absolue ? Le jeune homme se lance corps et âme dans cette nouvelle croisade : découvrir l’identité du coupable derrière le masque du bourreau, et l’arrêter. Coûte que coûte.
Un terrible compte à rebours a commencé.
Le titre La saignée, une belle couverture rouge, tout nous laisse envisager un thriller sanglant et ce n’est rien de le dire. Il faut avoir les tripes bien accrochées pour supporter les descriptions des pires sévices qu’un être humains puisse faire subir à un autre être humain. La torture ce révèle encore plus abjecte quand on comprend dans quelles conditions elle s’exerce, dictée par des internautes à travers le Dark Web pour une mise à mort en direct. Il faudra à la police au moins le talent de hacker de Quentin Falconnier pour espérer remonter la piste des cybercriminels.
Estel Rochand ex-flic, championne de boxe ne se remet pas de la bavure qui lui a couté sa carrière et voit sa vie détruite alors qu’elle-même devient de plus en plus borderline. Un scénario efficace qui se déroule au fur et à mesure des découvertes de Falconnier. Des alternances de chapitres entre la vie d’Estel qui reste un personnage mystérieux pour qui j’ai eu du mal à ressentir de l’empathie, il faut dire qu’elle exsude la violence par tous les pores de sa peau.
Une enquête centrée sur les techniques informatiques et l’anonymat qu’elles entraînent. Une écriture percutante où chaque mot est à sa place et enfin une intrigue travaillée au cordeau pour notre plus grand plaisir. J’ai suivi la piste avec un effroi mêlé de curiosité malsaine pour savoir jusqu’où l’auteur voulait nous emmener. Je n’ai pas vu passer le temps et j’ai même savouré le clin d’œil de l’auteur alors qu’un de ses personnages est un écrivain sans grand talent mais dont le succès féminin ne se dément pas, que doit-on comprendre ?
Un final éprouvant où chaque minute compte, tension, adrénaline de quoi faire monter la pression d’un cran. Bonne lecture.
Dardeau était un auteur à succès. Beau gosse, habitué des plateaux télé. Et aussi des scandales qui faisaient le buzz.
L’histoire qu’Estel avait lue surfait sans honte sur la popularité de Cinquante Nuances de Grey. En y repensant, elle ne savait pas ce qu’elle y avait trouvé de pire : le style affreux, ou l’intrigue malsaine au possible.
Tout ce qui se vendait le mieux, apparemment.