L'Homme des Mille Détours

Je remercie les Editions Michel Lafon ainsi que l'Agence Gilles Paris pour ce partenariat.

 Agnès Martin-Lugand

Biographie de l'auteure

Agnès Martin-Lugand s'est imposée sur la scène littéraire française par sa plume délicate et la finesse psychologique de ses récits. Elle a construit, en dix romans salués par le public et la critique, une œuvre singulière qui questionne l'existence. Avec 4,5 millions d'exemplaires vendus, Les gens heureux lisent et boivent du café, Entre mes mains le bonheur se faufile, La vie est facile, ne t'inquiète pas, Désolée, je suis attendue, J'ai toujours cette musique dans la tête, À la lumière du petit matin, Une évidence, Nos résiliences, La Datcha - pour lequel elle a obtenu, en 2021, le prix " Les petits mots des libraires " - et La Déraison ont conquis le cœur des lecteurs en France comme à l'étranger.

Présentation de l'éditeur

 Des liens du sang aux liens du cœur, l'odyssée d'une famille.

L'un rêve de fonder une famille.
L'autre a fui toute attache.
Tous deux se sont rencontrés au milieu de l'océan Indien et, sans rien savoir de leurs secrets, se sont liés d'amitié.
Quand le premier décide de regagner la France, le second lui demande une étrange faveur : se rendre à Saint-Malo et lui donner des nouvelles de celle qu'il a abandonnée sept ans plus tôt sans laisser de traces...

Ma chronique : 

Comme le montre la superbe photo sous-marine de la couverture, préparez-vous à vivre en apnée, la magnifique histoire de Gary, Ivan, Erin et ses trois enfants. Un conte superbement écrit et qui vient toucher au cœur, il y est question de famille, de liens brisés, de liens du sang et de liens d'amour. Tout débute sur l'île de la Réunion où deux hommes aux antipodes l'un de l'autre vont trouver dans leur différence une amitié improbable. Ivan a tout quitté son pays la France, sa femme et ses trois enfants, sans un regard en arrière. Il tient un restaurant, il est taiseux et possède en lui une certaine dose de violence. Gary a du mal à se remettre du terrible échec de son couple, avec Louise, ils n'ont jamais pu avoir d'enfant. La blessure est profonde l'a rendu vulnérable. Erin, après sept années de deuil suite à la disparition de son mari Ivan, relève enfin la tête.

Ce roman a la mer comme élément principal. L'action se déroule à Saint-Malo, Ivan demande à Gary de retrouver sa femme et de lui donner de ses nouvelles. Erin y tient un bar nommé l'Odyssée. Gary trouve du travail comme scaphandrier au large de Saint-Malo. Avec une plume élégante et une belle profondeur, l'auteur nous dévoile l’intimé de chacun de ses personnages. Ils sont attachants, attendrissants et parfois inquiétants. Chacun des personnages, adultes comme enfants va se révéler dans les épreuves et les joies qui les attendent. Un très beau roman qui se dévore, on entre au sein de cette famille, de ses peines, de ses espoirs. Sans rien dévoiler de l'intrigue, je peux juste dire qu'elle est belle, humaine. La famille reste au centre du métier qu'elle soit recomposée ou en construction. L'auteure articule tous les éléments pour nous donner une histoire d'amour, une histoire de seconde chance qui emporte tout sur son passage. Belle lecture.

Citations : 

On appelle un mort un disparu.
C’est faux.
Un mort ne disparaît pas. Un mort n’est plus en vie, la nuance peut paraître subtile, mais elle est bien réelle. Sept ans que j’y réfléchissais chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour, chaque nuit… Un mort, quand on a de la chance - si tant est que l’on puisse parler de chance dans ce cas -, on peut lui dire au revoir, l’accompagner dans ses derniers instants. Un mort laisse un corps, certes froid et le cœur éteint, mais un corps tout de même. On peut l’étreindre une dernière fois, lui parler, lui crier notre colère de nous avoir laissés et croire que quelque part il nous entend. Un mort ne trahit pas. Un mort, on l’enterre, on l’incinère, on sait où il repose, où sont ses cendres. On peut même lui rendre visite. Un mort existe, et laisse une empreinte, une trace de son passage sur terre.
Un disparu. Non.
Un disparu, c’est comme s’il n’avait pas existé. Comme si son existence était fantasmée, n’avait jamais été réelle. Un disparu devient une chimère. Un être mythologique.
Un disparu, on ne sait plus rien de lui. On ne sait pas où il est, ce qu’il fait, avec qui il est. L’absence d’un disparu vous fera toujours sursauter au moindre claquement de porte. Un disparu vous impose le qui-vive par son absence. On ne saura jamais s’il est encore vivant, ou s’il est mort. Il n’y aura jamais personne pour vous le dire.