Le silence et la fureur
Natalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves
Biographie
Natalie Carter
Née en 1955 à New York, Natalie Carter a fait ses études au Boston Museum School of Fine Arts.
Elle a passé de nombreuses années à cheval sur les pistes et les champs de course comme jockey d’entraînement et journaliste hippique, avant de mettre pied à terre. Elle commence alors à travailler pour la télévision, puis pour le cinéma.
Elle a notamment collaboré avec Claude Miller, Alain Corneau, Nicole Garcia, Jean-Paul Salomé, Lionel Delplanque, Christian Carion, Brian de Palma, Paul Verhoeven, Barbet Schroeder, Nathan Miller, Alain Tasma, Gilles Mimouni, Jean Daniel Verhaeghe, Christian Faure…
Scénariste, adaptatrice, dessinatrice, dialoguiste, Natalie Carter est également romancière : après Grandes Plumes (Stock) et Valdingue (Robert Laffont), elle publie en 2018 chez XO Éditions son troisième roman, Le Silence et la Fureur, qu’elle a écrit à quatre mains avec son fils, Nicolas d’Estienne d’Orves.
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Nicolas d’Estienne d’Orves
Nicolas d’Estienne d’Orves est né en 1974 à Neuilly-sur-Seine. Passionné par les arts et la musique, il réalise après ses études de lettres plusieurs stages dans le milieu du cinéma et de l’opéra, puis commence une carrière journalistique en tant que critique.
Il a notamment collaboré au Figaro littéraire, à Madame Figaro, au Figaro Magazine, au Figaroscope, au Spectacle du Monde, à Classica et aux Echos. Il a également animé pendant quatre ans une chronique dans l’émission Étonnez-moi Benoît de Benoît Duteurtre sur France Musique.
Il est l’auteur de plusieurs nouvelles, essai et romans, parmi lesquels Othon ou l’Aurore immobile (Les Belles lettres), couronné par le Prix Roger-Nimier 2002, Les Orphelins du mal (XO Éditions), et le Dictionnaire amoureux de Paris (Plon).
Nicolas d’Estienne d’Orves a longtemps porté des nœuds papillons. Sa passion pour l’andouillette lui vaut bien des inimitiés.
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Un lac perdu de l'Ontario, et au milieu, une petite île escarpée où souffle le vent mauvais du soupçon.
Max King, pianiste adulé dans le monde entier, y vit reclus dans sa maison, prisonnier de ses obsessions et de ses cauchemars.
Il y a dix ans, un drame l'a condamné au silence : la moindre note sur le clavier provoque en lui d'effrayantes douleurs.
Pour cet immense artiste, la musique est devenue un bourreau.
Mis à part sa gouvernante, Max King ne voit personne. Ni sa femme Fiona, ni son fils Luke, qui a quitté l'île et que tout le monde surnommait le " petit prince ".
Un futur pianiste de génie, comme son père.
Le retour de Luke résonnera comme un cataclysme sur cette terre maudite.
Et du silence jaillira bientôt la fureur.
Ma chronique :
Pour ce qui est de l’histoire, je vous laisse lire la quatrième de couverture qui en dit déjà pas mal. J’ai eu beaucoup de mal à y entrer justement dans cette histoire. Je ne sais pas si c’est le style d’écriture au débit délibérément lent ou bien le fait que pendant les 150 premières pages il ne se passe pas grand-chose de plus que ce que l’on sait déjà mais ce n’est qu’à partir de là que cela commence à devenir palpitant, haletant, bref tout ce que j’attends d’un thriller psychologique. Alors une fois immergée c’est glaçant à souhait, les chapitres s’enchaînent autour des voix de Luc et de Susan la gouvernante et c’est à une véritable montée en puissance de la tension que nous assistons. Il y a là comme une urgence et l’on sait déjà que le dénouement furieux sera à la hauteur du silence, déchaîné, il ne laissera personne indemne. Ce que j’ai particulièrement apprécié c’est de ne jamais à aucun moment avoir pu prévoir quoi que ce soit, j’ai fini par regarder chacun des personnages comme un coupable potentiel. Il faut dire que le lieu de l’intrigue y est pour beaucoup. Imaginez-vous « Un lac perdu de l’Ontario, et au milieu, une petite île escarpée » Le tempérament insulaire des habitants, les paysages grandioses surtout une certaine falaise et une faune riche en biches et en cerfs ajouter à cela le mauvais temps de la pluie, des orages et des vents violents et vous avez un paradis qui se transforme en enfer. Bonne lecture.
Citation :
Les grandes traînées de suie sur les lambris du théâtre, ces pans de murs noircis, ces poutres rongées par le feu puis l’hiver étaient sa cathédrale. Une cathédrale égoïste et muette.
Quel gâchis, murmura-t-il avec un sourire triste. Parfois, l’ironie de sa vie le prenait à la gorge, mais il l’évacuait d’un geste las. Ce matin, pourtant, il n’était pas question de geste. S’il bougeait ne fût-ce qu’un cheveu, elles s’enfuiraient.
Elles étaient six.