La Fuite en héritage
Je remercie les Editions La Table Ronde
collection Quai Voltaire pour cette nouvelle lecture.
Trois femmes, trois parcours, trois vies différentes deux époques. 1982, Jasmine est une jeune femme qui quitte son village en Irlande pour Londres et va se passionner pour la boxe. Une gynécologue ne se sent plus à sa place dans le Dublin de 2012 où l’avortement est prohibé rappelons que les irlandaise auront du attendre 2018 pour en avoir le droit. Ali à seize ans, elle vie dans le Maryland après le décès de sa mère, elle prend la fuite pour ne pas vivre auprès de grands parents paternels qu’elle ne connait pas et qui tentent de la récupérer. Tout d’abord la structure du roman m’a perturbé puis j’ai aimé découvrir les différentes voix de ce roman choral, des parcours de femmes au travers une société d’hommes, il y a indubitablement un côté féministe dans ce roman. Les chapitres alternent entre leurs différents parcours en s’attardant plus particulièrement sur l’une d’entre elle. C’est puissant, émouvant et parfois révoltant, la violence des situations et des propos m’ont sidéré. Le racisme et la misogynie apparaissent comme bien réel et cela fait mal. Cette fuite en avant est actée, fuir ses démons, ses dettes ou encore sa famille au sens propre comme au sens figuré, le titre est parfait. A leurs côtés nous allons être les témoins de leur joie et de leur peine un peu comme si nous recevions leurs confidences. C’est une écriture engagée qui m’a charmé, les structures familiales sont explosées et l’on ne reconnaît plus la place du père et celle de la mère est en bien mauvaise état. Loin d’être définitive, cette vision progresse avec les personnages et leur parcours de vie. Des femmes étouffées par les conventions sociales qui font des choix pas toujours judicieux mais qui seront bien obligées d’en subir les conséquences bonnes ou mauvaises. Bonne lecture.
Qu'est-ce qu'ils avaient tous, à vouloir la raccompagner ? Elle souhaitait juste rentrer seule à pied sans craindre d'être agressée, ou traquée par un cousin. Une fille n'avait-elle pas le droit d'avoir la paix?
Je suis toute dégeu en bas, toute endolorie, et il y a une odeur que je n'identifie pas tout de suite - si : c'est la sienne. Je suis prise d'un haut-le-cœur et je vomis sans pouvoir m'arrêter.
Moi, je pensais à mon bébé comme un petit ange, pas comme un problème à régler.