La métamorphose - Le monde selon Cobus,Tome 3
Je remercie les Editions Jigal-Polar pour l'envoi de ce SP.
Pascal Martin
Perceval est au top, adulé, reconnu, jalousé ! La Grande Tchatche, son émission en prime time, est un succès colossal. Le public adore, l’audimat est au sommet, la productrice est comblée… Pourtant, quelqu’un veut la peau de Perceval et s’acharne sur lui. Pourquoi ? Pauvre clown effrayé sur la piste du grand cirque médiatique, Perceval se voit contraint de quitter la scène et de prendre la fuite. Mais son persécuteur le traque. Perceval, pétrifié, découvre alors que la télé réalité est devenue pour lui… réalité. Il est au bord du gouffre mais ne veut pas être éliminé, quitter les sunlights et sortir du jeu. Ce serait pire que mourir ! Alors à l’heure des fake news, du complotisme et de la victimisation triomphante, il n’a plus qu’une seule solution pour survivre : se lancer dans le vide.
Ma chronique :
Après l’Affaire Perceval, je retrouve avec grand plaisir l’écriture mordante mais non dénuée de tendresse de Pascal Martin. Je prends le train en cours de route avec La métamorphose qui est le livre III du Monde selon Cobus. Je ne doute pas d’être passé à côté de quelques bons moments au côté de notre personnage principal, ancien trader, Cobus mène sa barque du mieux qu’il peut mais toujours avec ses valeurs et sa droiture tout personnelle. Clairement on peut lire ce tome séparément mais c’est mieux avec les deux premiers je ne doute pas y venir à mon tour. Une intrigue brûlante autour d’un immeuble « squat » où l’on rencontre de fortes personnalités, celle de JuJu et du peintre maudit Kodesh mais aussi le jeune Madu quinze ans plein de vie. Alors bien sur Cobus trimballe derrière lui de sacrées valises, lui qui sort de Fleury-Mérogis retrouve une réalité où le monde des affaires véreuses est toujours d’actualité. Mais ce serait sans compter sur Jack Wallace, le personnage d’un des romans de Cobus qui apporte une touche de folie ou de courage. Un roman noir particulièrement haletant, où les flics ripoux sont de vrais méchants et les délinquants pas si mauvais que cela. J’ai adoré le premier chapitre qui permet de prendre la mesure du style qui nous attend avec une scénette sado-maso aux petits oignons. Cobus, un anti-héros comme j’aime entre galères et espoirs. Un livre que j’ai lu d’une traite avec ces 214 pages, il brosse un portrait sans concession de notre société et de ses populations marginales, sans papiers, cloches. Un petit monde dans lequel Cobus navigue comme un poisson dans l’eau. Je ne sais pas encore qui je préfère le plus de Jack ou de Cobus. Bonne lecture.
Citation :
Elle continuait à laper sa soupe. Folle. Cette fille était complètement siphonnée ! Elle venait me voir à Fleury déguisée en pute pour baiser dans la prison, et voilà que maintenant elle se prenait pour une première communiante… Gilda était tout sauf une vierge effarouchée. Je ne croyais pas une seconde à sa nouvelle virginité. Le mariage, pour elle, c’était juste une expérience de plus. J’étais certain que deux mois après ses épousailles, elle demanderait le divorce.