Je remercie les Editions Jigal Polar pour l'envoi de ce SP.
André Blanc
Biographie de l'auteur
André Blanc est né à Lyon, second d’une famille de 4 enfants. Père professeur agrégé. Fréquents séjours en Allemagne, études à Berlin. Docteur en chirurgie dentaire, passionné d’archéologie et de préhistoire. Il devient adjoint au maire de Lyon à la fin des années 80 avant de démissionner pour inadéquation totale… Il aime la tragédie classique, Racine, Shakespeare, la poésie, Hugo, Musset, la littérature, Yourcenar, Dostoïevski… le vin blanc de Condrieu et… la pêche à la mouche !
Présentation de l'éditeur:
« Le visage de Joseph s’était figé, tétanisé, la bouche ouverte, cherchant de l’air, le regard tourné vers son effroyable combat intérieur. Oublié le ministre, la Légion d’honneur, le grand salon et ses dorures, sa revanche sur la vie. Son corps vibrait comme une chaîne secouée par un forçat fou, ses mains s’accrochaient désespérément aux bras tendus. Joseph Kaiser ne voulait pas mourir. » L’assassinat d’un ancien patti issu de la communauté yéniche devenu un industriel en vue va entraîner le commandant Farel de la BRB dans un maelström international où des personnages inattendus vont faire surgir les aspects les plus sombres de la nature humaine : officier militaire, manouche, chaman, ministre en exercice, avocat international, mafieux de l’Est… Comme dans la tragédie grecque, la fatalité accablera les hommes, les habitera et les détruira. Personne ne sera épargné, pas même les héros qui devront payer le prix fort. Prévarications, trahisons, meurtres, attentats, c’est dans ce climat de guerre que Farel va être touché au plus profond de sa chair !
Récemment couronné du prix Lyon-Polar, André Blanc poursuit de façon magistrale sa saga sur le lobby politico-militaro-industriel ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça cogne fort ! C’est l’histoire de Joseph Kaiser, un chiffonnier devenu industriel, envié mais bien mal entouré. De militaires à l’affût d’un pouvoir musclé, de politicards corrompus et de leurs cohortes d’affidés… Ils sont tous là, avec leurs costards hors de prix, leurs dorures, leurs croyances, leur arrogance, leur suffisance, et cette volonté farouche de se remplir les poches… Car chez ces gens-là – et même si l’on prie parfois – on pense souvent que seul l’argent et les breloques accrochées au revers d’une veste sont LA valeur essentielle d’une vie enviée et réussie ! Et pour ça, ils sont tous prêts à tout ! Effrayant de réalisme… Bluffant de crédibilité… Et ça n’a rien de rassurant !
Ma chronique :
Une nouvelle enquête pour le commandant Farel. Tout commence par une remise de médaille et pas n’importe laquelle, la Légion d’honneur pour un gros industriel ayant fait fortune dans le fer, bref un ancien ferrailleur originaire de la communauté yéniche. Mais rien ne se passe comme prévu et lorsque Joseph kaiser s’effondre c’est le point de départ une tragédie familiale qui va avoir des retentissements bien au-delà du pays. Un polar construit comme un jeu de quille, on ne sait plus qui va tomber mais le fait est qu’ils seront peu nombreux à s’en remettre. Beaucoup d’actions, de rebondissements et n’oubliez pas vos mouchoirs, l’auteur n’y va pas de main morte. Avec une écriture très proche de ce que j'imagine être la réalité lors d'une course poursuite mémorable entre policiers et suspects, on est en pleine immersion, intrusion dans le système GPS, pose de balises sur un véhicule et le style cinématographique de l'auteur nous donne le sentiment de faire partie tantôt des poursuivants, tantôt des poursuivis. Un style enlevé, une intrigue à multiples facettes entre mafieux, règlements de comptes, politiques véreux et sommet de l’Etat. Tout est savamment orchestré et s’emboite parfaitement. Il y a même une belle surprise avec un phrasé qui m'a rappelé If de Rudyard Kipling « Il est du genre cruel enragé mais aussi surprenant, ne sachant pas plier le genou pour gagner cent parties et cependant ayant alors tout perdu capable de renaître en conquérant », à haute voix c'est fabuleux. J’ai aussi aimé les textes en italique qui nous font entrer dans les pensées intimes des personnages, on a ainsi l’impression de mieux les connaître en faisant ressortir leurs côtés humains. Un roman qui explore de nombreuses pistes sans jamais nous perdre, un bon moment de lecture avec un personnage phare de plus en plus attachant. Bonne lecture.
Citation :
Le visage de Joseph s'était figé, tétanisé, la bouche ouverte, cherchant de l'air, le regard tourné vers son effroyable combat intérieur. Oublié le ministre, la Légion d'honneur, le grand salon et ses dorures. Son corps vibrait comme une chaîne secouée par un forçat fou, ses mains s'accrochaient désespérément aux bras tendus. Joseph Kaiser ne voulait pas mourir.